Ramadan, le mois indescriptible 19 jours après...

Nous sommes le 08 juillet 2015 du mois saint. 19 jours ont été abattus ! La concentration est de mise. Le ciel semble peu perturbé. Maintenant que le Ramadan s’épuise beaucoup de personnes semblent être envahies par un sentiment d’euphorie et d’accomplissement de cette noble mission. Cependant, l’ambiance ordinaire s’est métamorphosée. Des comportements nouveaux sont apparus, suscitant ainsi un ébahissement qui ne dit son nom. C’est ce qui donne à ce mois saint de Ramadan son caractère indescriptible dans ma Guinée.




Ramadan, le mois indescriptible 19 jours après...
Photo : Mouslim Diallo

 Il est palpable et cela d’ailleurs n’étonne aucun internaute que le Ramadan est un thème qui suscite assez de réactions chez les blogueurs. Cela d’ailleurs m’a inspiré. Quoique cela dépend de l’analyse et le contexte dans lequel nous évoluons. Subjectivement, je me propose d’apporter ma contribution.
Inutile de le rappeler, ceux qui sont à Conakry le savent. Cette ville située dans la zone littorale vit au rythme des événements : « Ramadan ». Des années précédentes, il s’annonçait un peu plus tard. Contrairement à cette année où le virus politique décrispe et rend l’atmosphère insoutenable. Politiques, écoles, saisons de pluies se mêlent. Aller à l’école et y rester jusqu’à 18h relève de l’endurance. Dans les salles de classes, certains étudiants sont amenés à somnoler sur les tables banc.
Ce Ramadan a altéré les habitudes. Comme je l’ai dit ci-haut, le comportement du guinéen reste indéfinissable. Tout change ! Mes critiques à l’endroit de l’étrange attitude des musulmans font l’objet de cet autre billet « Une lettre aux musulmans deGuinée ». C’est comme si chacun était piqué par un virus religieux. Franchement, c’est en ce temps que les 85% de musulmans refont surface. Au moindre coup d’appel de l’infatigable Salli « Muézin », les mosquées sont submergées. Plus de place.
 Partout à Conakry, le ronronnement musical cesse, en lieu et place les cassettes de Soudais « Lecteur coranique » ou Houzaîfi sont mises. Il suffit de le constater dans le trafic lorsque certains taxi man effrontés mettent la musique. Hâtivement tu entends : Nous sommes en mois de carême ! Quelle différence allons-nous faire entre Ramadan et carême ? Dans les grands restos actifs 24h/24, l’ambiance n’y ait plus. Malheur ! Une perte de clients. Je me demande de fois si cela n’agace pas ces travailleurs. Surtout ces vendeuses d’haricots dans les rues de Conakry. C’est vrai. De l’autre, ces quelques jours chauds abattus ont ravivés certaines personnes malgré que d’autres ont démissionné dans l’œuvre. C’est le moment de leur collés un ridicule sobriquet « les semi-jeûneurs » ou jeûneurs à demi.
Successivement la soirée se présente ! Un moment crucial du Nafiila ou Nafra « prière après le Maghreb ». Propre à elle, chaque mosquée mène la prière selon la maîtrise de son imam. Chez nous, notre mosquée est surnommée « Saoudi ». Vous savez pourquoi ? La lecture est faite à la manière saoudienne. Il faut avoir un pied de fer pour t’y  habitué. C’est justement cela. Un internat à côté, les jeunes sont impeccablement forts en lecture coranique. A tour de rôle, ils dirigent bon nombre de prières. Avec un plan bien établi, ils achèvent le Coran entier avant la fin du mois.
Et puis revenons côté look, on n’en parle guère. Tant les habits extravagants (collants, mèches, trucs de maquillage…) sont rangés dans les placards. Satan n’est plus là : c’est incroyable !  Je suis frappé de stupéfaction. Des filles qui naguère s’exposent à la masse semblent devenir automatiquement des hadjas de première classe. « Les portes de l’enfer sont fermées, Satan enchaîné et les portes du paradis sont ouverts ». Très juste ce hadith.
Par ailleurs c’est une joie commune pour tout musulman d’accomplir cet acte bénéfique. Tout de même, ces 10 derniers jours restent les plus difficiles. Mais avec cette frénésie,  la pensée à la noble récompense, serrer la ceinture serait le mieux. Une nuit cruciale y est. Elle vaut plus que mille mois d’adoration.

Pour marquer la fin, je suis aujourd’hui ébahi par ces personnes, qui ne reviennent à Dieu que par Ramadan. Ça montre combien de fois les musulmans sont responsables de plusieurs maux guinéens …Cependant le plus désolant, c’est que la ferveur des uns diminue à mesure que le mois saint s’épuise. Les maquis sont envahis de nouveaux. Les indécentes habitudes reprennent. Les mosquées se désengorgent et tout devient comme avant. Une journée de fête pour tout balancer ! Dieu aime-t-il ces genres de serviteurs ?

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