Afrique Média Cybersécurité session Guinée, une totale réussite

Formation Afrique Media Cybersecurité - Guinée
Formation Afrique Média Cybersécurité

C’est une réussite. Que de joies et de belles expériences partagées ! Eh oui, je sors d’une session de formation abritée par la Guinée dénommée Afrique Média Cybersécurité. Elle a pris fin ce samedi 22 juillet au centre Saboutech à Dixinn sous un air rafraîchi et comblé de gaieté en assemblant 50 acteurs des médias de la société civile (blogueurs, journalistes citoyens, web activistes ...) dont j’ai eu le mérite de figurer et les journalistes professionnels. Ce vaste programme dédié à notre regrettée Anna Gueye (africtiviste) est organisé par la ligue africaine des web activistes pour la démocratie (Africtivistes) où j’ai participé et appris énormément de choses par le biais d'excellents formateurs. Parmi celles-ci, l'acquisition d'une connaissance théorique et pratique et un savoir-faire sur la notion de cybersécurité, la protection des données numériques sur internet et le contournement des censures.

Comme moi, plusieurs acteurs ont été sélectionnés pour prendre part à cette formation. Des journalistes, de acteurs de Balai Citoyen, blogueurs membres d'ABLOGUI, qui ont tous apprécié l'invitation du réseau Africtivistes et qui d’ailleurs ont tous été d'excellents amis, de coaches sympathiques. On se sent à l'aise dès le début. Durant une semaine durant et de façon intense, j'ai suivi avec enthousiasme cette formation dont je ressors boosté.
La Guinée a abrité la session inaugurale. Et pour tout dire, le programme vise 10 pays de la sous-région ouest-africaine. Dans notre pays, il est décomposé en deux groupes de sessions : les acteurs des médias de la société civile (blogueurs, journalistes citoyens, web activistes ...), et les journalistes professionnels.

Une première journée captivante

La première journée a été captivante comme toutes les autres. Elle s'entame par un retard dont j'accuse dû à ma négligence (je devais me lever très tôt sous cette douceur matinale) et aux embouteillages de Conakry. Sac au dos, c’est vers 9h que j'atterris enfin à Dixinn sous un temps maussade de la saison hivernale muni de mon HP. À ma grande surprise, j'ai été accueilli par Aisha Dabo, la grande africtiviste sénégalaise qui m'invita à m'inscrire après mon installation. A première vue, je ne m’en doutais pas que c'était elle. Pour dire juste, on ne se connaissait pas vraiment mais ça en avait tout l’air car elle affiche une simplicité déconcertante. De plus je me souviens de son interview passée sur notre plateforme yiteretech.com.

Juste à côté, mon regard tombe sur Sanikayi Kouyaté, président d'ABLOGUI dont je salue immédiatement. À cet instant, mes yeux ont parcouru la salle et l'animateur attira directement mon attention. Toujours souriant et de bonne humeur : je voyais en face le célèbre blogueur sénégalais Cheikh Fall. Un cyber activiste qui n'est plus à présenter sur la blogosphère Africaine (il est à l'origine de sunu2012, une plateforme qui milite pour l'instauration de la démocratie au Sénégal). Il faut le dire c'est un modèle en matière de web activiste en Afrique. Avec son sourire facile, il attire l'attention et se fait comprendre le plus aisément possible.

De son côté gauche, des participants que je distinguais de plus en plus à commencer par mon ami ally Bilaly Sow, Thierno Diallo que je lance souvent des taquins et qui m'aide de fois à la curation, Adama Hawa Sow sans oublier Abdoulaye Oumou Sow qui étaient tous côte à côte devant leurs machines qu'ils tapotaient sans cesse. Ce que je trouvais compréhensible. De l'autre côté de la salle, Alfa Diallo me lance un signe dont la mimique exprimait de la taquinerie. Quelqu’un avec qui je badine souvent sur l'emploi du mot DATA (allez savoir la signification de cela au pays de la Téranga). Au fur et à mesure que le temps passait, je n'ai pas tardé à côtoyer et connaître d'autres participants tout au long de la journée. Elle se termine dans l'euphorie. Cependant, rentrer à domicile est un parcours de combattant. Inutile de vous raconter comment ? Des embouteillages infernaux. Conakry sous le coup de la pluie affiche sa vraie face en recrachant toutes les choses hideuses qu’il a dans le ventre.

Des encadreurs sympathiques et déterminés

Outre ces personnages énumérés, j’ai eu le plaisir de côtoyer des formateurs exceptionnels, tous du réseau Africtivistes. Ils m’ont fasciné de par leur disponibilité et simplicité. Comme toute célébrité, j’avais la nette impression qu’ils étaient inaccessibles, même mystérieux. Une pensée qu’ils n’ont pas tardée à balayer. Aisha Dabo, Demba Gueye des combattants hors pairs sensibles au moindre problème. Sans oublier le Professeur Richard Brooks venant de l'Université de Clemson aux USA, un spécialiste en cybersécurité qui nous a épatés. Dégourdi, j'ai été subjugué par son incroyable courage, sa pédagogie à faire comprendre les techniques les moindres. Disponible, prêt à servir il nous a appris énormément de choses sur comment sécuriser notre environnement numérique. Dans ses interventions, je lui suivais avec attention pour cerner ce qu’il nous disait. Je comprenais, parfois non, parce qu'il se démerdait dans une langue étrangère à lui. Défilant entre nous, il apporte son coup de mains à tout le monde sans hésitation jusqu'à notre satisfaction.

Puis s’enchaina une deuxième journée aussi palpitante que la première sur la protection des données mobiles, l’utilisation des applications adéquates et le chiffrement des données. Pour soutenir la liberté d’expression en Afrique, Charles Sanches un formateur qui est à mon avis plus sénégalais que français échange avec nous sur les questions du fondement juridique de la liberté d’expression, les bases légales internationales de la liberté d’expression en ligne. Pendant un moment, j’étais un peu perdu dans ce flot d’articles aussi intéressant les uns que les autres.
Afrique Media Cybersecurité

Partant de cela, j'ai pris connaissance de cette plateforme PPLAAF (pplaaf.org utilisez TOR) qui donne la chance aux e-citoyens africains de lancer des alertes avec son collègue Henri Thulliez. Son intervention a été impressionnante avec des histoires passionnantes. Des témoignages captivants sur les difficultés liées aux lanceurs d’alertes. Grâce aux deux formateurs, des détails ont été faits par rapport à la plateforme.
’était une semaine remplie de faits marquants, où j’ai rencontré de visages rayonnants de sourire, côtoyé des nouvelles personnes qui se trouvent dans d’autres pays et qui par cet engagement citoyen, ont la même ambition pour l’Afrique. Nous avons bossé des heures et des jours ensemble, avec le sourire et le partage. Des échanges et intervenions intéressants coordonnés par des encadreurs qualifiés qui ont reçu un tas de questions qu'ils n'esquivent jamais. Ça été une expérience inoubliable.

A la fin de cette aventure, j’en sors plus outillé. J'ai su de façon théorique et pratique comment me protéger des intrus, chiffrer mes données et contourner la censure dans un monde où grâce à l'avancée de la digitalisation, les blogueurs, journalistes et acteurs de la société civile sont sujets au vol de données, aux menaces et à la censure parce qu'ils lancent l'alerte ou partage simplement une information. Des heures de concentration se sont succédées, atténuées par les pauses café, le déjeuner. Des moments de relaxe et de rigolade où je me tapais vraiment la cloche. Coté bectance, c’était Alhamdoulillah « Dieu merci ». On faisait la bombance dans une atmosphère toujours conviviale à tel point que Cheikh Fall dit : « On mange bien ici ». La causette se poursuivait avec enthousiasme, comme si nous nous connaissions depuis longtemps. On se rend compte que malgré la distance, nous avons tous les mêmes objectifs pour notre jeune Afrique. Des jeunes avant tout pétris de savoir et engagés pour l'émergence de leur continent. Peut-être le continent pourra relever le défi un jour. Ça été un moment mémorable.

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