Campus France, le trajet cauchemardesque de l'etudiant guinéen

Campus-France-Guinée
Au CCFG Credit Photo: Mouslim Diallo 
Ce matin, je vais déposer mes dossiers durement obtenus à l’agence campus France. Après un petit café misérable, « café police, ironiquement en poular » je me suis mis en route. Longeant les rails bondés d’ordures, je prends le bus pour la ville. Accablé par la distance, me voilà enfin au Centre Culturel Franco Guinéen (CCFG). A l’entrée vers
la droite, une équipe de contrôle est en place. Des gardiens certes. Deux sceaux de chlore y sont posés pour le lavage des mains (2014 Année d’Ebola). Sur la table, est posé un thermo flash qu’on fixe sur le front des passants. Chacun passe inéluctablement par-là. Il lave les mains et s’arrête pour être flasher.


Ces vigiles pour s'évader et tuer le temps, mettent une marmite au feu « Attayah ». Symbole de passe-temps dans la capitale Conakry. Ils discutaillent en longueur de la journée. A gauche, des filles habillées en mode occid’ étaient assises. Leurs regards vagues, les mines renfrognées et remplies de soucis. Prêtes pour s’envoler de ce pays, mille et un questions s’entrechoquent dans leurs têtes. Un peu devant, des jeunes gens accostés aux murs prennent leurs maux en patience. Murmures et chuchotement s’en suivent. Des voitures de luxe garées dans la cour.
Comme à l’accoutumée, je suis venu remplir la corvée (lavage des mains, passage au flash et au détecteur électronique),  et pris la direction de la porte. A mon arrivée à 13H, le personnel sortait : C’était la pause. Nous sommes obligés de sortir et attendre jusqu’à 14H. Les agents sont sortis s’acheter de quoi à manger pendant que les étudiants, les visages serrés se sont abrités à côté.

Il est 14H, les agents reprennent le boulot. Les étudiants comme des abeilles, se précipitent et s’engrangent dans la pièce. Finalement, ceux qui n’ont pas eu de place sont mis dehors. Je me suis vite fait trouvé une place. Hélas, pour mieux nettoyer, le personnel entame les questions de rendez-vous : « C’est pourquoi ? Pour le dépôt. Avez-vous un rendez-vous ? Non. Sortez, attendez jusqu’à 16H ! ». A la fin, j’étais obligé de sortir avec mon triste sourire. Alors inscription, dépôt de dossier commencent. 
Je m’imaginais ! Attendre encore 2 heures de plus, c’est pénible. Dehors, une quinzaine de jeunes s’impatientent. En les observant, un truc me taraudait : Tous ces jeunes auront-ils leurs visas ? Certes non ! Peut-être y compris moi. J’avais la chair de poule quand je me souviens de tout ce que j’ai eu à endurer : Récupération de dossiers, des photocopiés-légalisées. Des différents trajets de Conakry avec la cherté du transport, la quête avec dépense excessive pour l’obtention du passeport et la carte d’identité…véritable casse-tête.

De temps à autre, les étudiants montaient les escaliers pour mater ce qui s’y passait afin de s’octroyer des places vides. Une dame blanche est venue nous déguerpir. Elle disait : Ceux qui n’ont pas de place, restez dehors.

Pendant ces 2 heures d’attente, mon ventre grognait. Mes petits amis de vers réclamaient le bol. Je me disais c’est n’est pas le temps de manger. Courage ! Il faut que je dépose ces dossiers. Un instant, j’ai monté les escaliers, lorgnant à l’intérieur. En fin je me trouve une place. L’agent continuait à appeler ceux qui avaient des rendez-vous.

Tout le monde était pressé. Et moi gêné, je suis allé vers un agent : « Monsieur, je suis venu déposer mes dossiers ». Il me demande : « Avez-vous un rendez-vous ? Non ! Alors il faut forcément un rendez-vous. La date du dépôt de dossiers pour les écoles d’ingénieurs est en mois de Mars, donc insérer vos notes en Licence 1 puis prenez rendez-vous ». « Ok ! ». 
Merde, il faut encore rebrousser chemin jusque dans mon quartier de banlieue. Je repensais au coût de transports. Malgré mon économie, j’avais dépensé environnant 11.000FG. C’est trop pour un étudiant. Quelques jours passent, je tente un appel pour désactiver mon dossier afin d’insérer mes notes. Hélas ! On me fait savoir qu’il est obligatoire que je m’y rends avec ma carte d’identité. J’étais découragé. Malgré mon insistance, l’agent n’a guère accepté de m’aider. Il faut que j’aille au Centre Culturel FG encore.

C’est loin d’être fini. Le dépôt de la somme de 621.000FG environ à la banque BICIGUI pour l’entretien. Pour seulement la première année de fac, il faut encore verser 7. 000€. Suite à cela, la demande de visa s’impose. Les formulaires à remplir et autres truc à accomplir. C’est un long périple annuel pour les étudiants. Les perspectives de réussite en Guinée sont vraisemblablement minces avec la pauvreté et le niveau souterrain des étudiants. Il faut dire que tout n’est pas rose ? C’est cauchemardeux pour les étudiants d’échouer après tant d’efforts fournis.

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