L’étudiant guinéen et le système LMD (Laissez moi me debrouiller)
Au lycée, mon professeur de chimie me disait ironiquement que le
système LMD se traduit littéralement
: ‘’Laissez-moi
me débrouiller’’. Jamais ce sigle ne m’a paru si évident. C’est qu’une
fois à l’université je m’en suis rendu vraiment compte de son exactitude.
Ému,
quelque fois contristé, je repense des fois à cela. D’ailleurs à l’université,
mon prof lève le doute : « Nous vous donnons que 20% de formations.
Le reste, c’est à vous de chercher. Donc débrouillez-vous ». Avec cet
élan, bon nombre d’étudiants n’arrivent pas à sortir la tête de l’eau. Triste
réalité. La formation va au rabais et le risque d’être au chômage devient de
plus en plus énorme. Que faut-il faire chers étudiants ?
En effet, il faut noter que le système éducatif est en difficulté dans le monde entier. C’est dire que les pays sous
régionaux, mêmes les grandes puissances ne sont exempts. Les moyens de le
contrecarrer qui diffèrent. Cependant, intéressons-nous de la Guinée.
Cette Guinée qui a connu des bras valides, des cerveaux et des
romanciers. Guinée de l’écrivain Tierno Monénembo avec ses œuvres dont « Crapaud brousses » ; d’AliouneN’fantouré « Cercles des tropiques » ; de Diallo Telli ce grand homme
africain, ministre de Sékou Touré, secrétaire général de l’O.U. A à
l’époque. Ces intellects ambassadeurs de leur pays, aux itinéraires
exceptionnels ont marqué l’histoire guinéenne. Revenons à nos mots.
Le système pédagogique regroupant trois
cycles d’études (Licence-Master-Doctorat) instauré en Guinée il y
a de cela quelques années, perturbe pas mal d’étudiants. De la licence au
master jusqu’au doctorat, un vrai périple. J’arrive souvent à me demander le degré de carence de ce secteur si important en Guinée. Il
suffit de constater tristement le niveau qu’a ses jeunes. Il est dangereusement
souterrain. De ce fait,
ce système dit LMD plonge l’étudiant
guinéen dans l’immobilisme total. Ne parvenant pas à s’extirper d’une léthargie
chronique, d’un manque d’initiatives, il est victime d’une barrière mentale, d’une
limite de vision. Sans aucune ambition, la validation des différentes matières
reste le principal souci. C’est désolant !
Dans cette situation délicate, les profs ont une main libre quant à la
manière de dispenser leur cours. Avec une pédagogie inadaptée, une recherche
limitée, une explication superficielle, seuls les premiers chapitres sont bien
donnés. Le reste « débrouillez-vous !
». D’ailleurs, dans certains départements, l’emploi est donné dans un
organigramme inapproprié. D’une matière plus importance à une autre moins
importante. Des prérequis aux cours avancés, aucun ordre de suivi. Une
déambulation totale. L’étudiant quant à lui se fixe pour seul objectif, valider
ces foutues matières par tous les moyens. Hypothéquer son avenir, une mission vraiment
pas complexe.
Dans les programmes établis, tout semble être standard. L’exemple
n’est jamais pris ailleurs j’ai comme l’impression. Uniformes et subjectifs. De
la première à la dernière année, routine. Aucune consultation en rapport avec
d’autres pays comme la (France, USA…).
Dans les facultés, les programmes sont balancés en fonction de la disponibilité
des professeurs, et non du besoin des étudiants : pêle-mêle, débrouillez-vous.
Des programmes médiocres aucunement en rapport avec le marché de l’emploi. Les professeurs n’ayant qu’une licence enseignent. Je dirai simplement en poular « NO YOURMI ». Je n’en reviens toujours pas, quand je vois ces universités dans la capitale où les étudiants ne partent que deux fois dans la semaine par manque de salle dispo. C’est regrettable.
Des programmes médiocres aucunement en rapport avec le marché de l’emploi. Les professeurs n’ayant qu’une licence enseignent. Je dirai simplement en poular « NO YOURMI ». Je n’en reviens toujours pas, quand je vois ces universités dans la capitale où les étudiants ne partent que deux fois dans la semaine par manque de salle dispo. C’est regrettable.
Le planning faisant défaut, ce qui mène les étudiants sans escale vers
le chômage. Chacun pour soi. L’important
pour le prof c’est d’avoir son salaire. Quant à l’étudiant avoir sa moyenne.
De l’autre côté, l’on peut se pencher sur la motivation de l’étudiant.
C’est vrai, bon nombre d’étudiants ne cessent de jeter du discrédit sur leurs
facultés. Cependant, le gros boulot leur revient quant à leur réussite. Une
petite illustration qui m’a frappé : un jour alors que j’étais dans une salle
de classe, un professeur expérimenté dans son domaine pose une question très délicate
méritant d’ample réflexion à ses étudiants. S’adressant à eux, il dit « Vous avez fait maintenant 75%
de vos études. Dans votre domaine réellement, qu’est-ce que vous avez maîtrisé
durant ces années passées à la fac ? Qu’est-ce que vous pouvez faire dans
une entreprise ». Déboussolés, bouches closes, les
étudiants ont demeuré sans réponse concrète. Désopilant mais aussi déplorable.
L’évidence était si simple. A la fin du
cursus, ces étudiants prendront la direction de la maison ou de la rue :
le chômage incontournable.
A défaut de ne pas être en classe, certains jeunes consacrent leurs
temps à visiter les réseaux sociaux. Nombreux sont ceux qui boudent les salles
de classe pendant les heures de cours et ne reviennent que si l’on parle de
l’évaluation pour ne pas tomber en session. Ce mot session est le diable que tout étudiant guinéen évite par tous les
moyens.
Sur cette même lancée, l’université doit créer un environnement propice
aux études ; une excellente administration basée sur la rigueur, la
compétente et non une administration basée sur l’amateurisme ou le favoritisme.
Les universités et instituts guinéens devraient recruter un personnel qualifié.
Un personnel pouvant orienter les étudiants et leur accompagnés dans la
réalisation de leur noble ambition : celle d’être autonome et responsable.
Les conditions d’études : le président, le ministère de l’enseignement
en parlent. L’accès à l’internet par les étudiants ; l’installation de la fibre
optique pour un meilleur débit, la distribution des tablettes... Ce qui traine
et tarde à se concrétiser. Et donc, appel au ministère des télécoms de faire un
effort. La Guinée mérite la 4G par
analogie avec ses pays voisins. Franchement, le ministère de l’enseignement supérieur
doit réellement s’impliquer.
Dommage, lorsque ce même gouvernement est en dette auprès des universités
privées. Il est dans l’incapacité ; non il refuse d’implanter des
universités publiques dans la capitale et dans les différentes régions. Faut-il
encore qu’il puisse rénover d’abord ces universités publiques comme Gamal Abdel Nasser de Conakry, General Lansana Conté de Sonfonia ou Julius Nyerere de Kankan ? Au
finish, c’est ce qui entassent les jeunes dans les privées.
De façon résumé, étudiants, professeurs et universités sont
responsables de ce qui passe. La rigueur devrait être de part et d’autre tout
en révisant ce système. Ce système LMD (laisser moi me débrouiller) n’est
pas aisé pour les étudiants. De module en module, beaucoup sortent avec leur
licence sans acquérir les connaissances nécessaires pour aborder une carrière
professionnelle. Le contrôle n’est pas strict durant tout le cursus. Ce système
pédagogique LMD (Licence-Master-Doctorat),
il est précaire. Les heures de cours non respecter, les étudiants abandonnés à
eux-mêmes, forcément le résultat : c’est le chômage à grande échelle.
Toutefois, voilà le bilan âpre et désagréable de ce système LMD. L’école ne donne que 20%. Les professeurs quant à eux donnent
aussi 20%. L ’étudiant à qui la
lourde tâche revient doit vraiment se battre et fournir les 50%. Débrouillez-vous. Bonne chance à
l’étudiant guinéen.
Quelle analyse ??
RépondreSupprimerJe suis Mamadou Aliou Bangoura journaliste à la radio lynx FM. Je suis chargé des questions éducatives dans cette redaction. Peux je avoir votre contact ?
Si possible, je suis joignable sur l'adresse mamdia1990@gmail.com
Merci de réagir .
Bonjour M.Bangoura
SupprimerQue pouvez vous me dire sur les solutions face à l'échec du système LMD en Guinée
Merci de bien vouloir m'y aider à voir clair