Cap vers Bandéah, un massif montagneux de Sigon

Bandeah-Sigon-guinee
Fouta
Rien n’était prévu ce jour. Le soir tombait sur les latitudes. En un laps de temps, nous étions prêts. Munis de quelques affaires, nous prenions la direction des montagnes de Bandéah. Un district qui regorge de sites assez mal vus et non protégés. Mon frère et moi, allions rendre visite à notre grand-mère maternelle. Assez vieille, elle a tendance à perdre la vue. Sa seule reconnaissance des personnes constituait leurs voix.
Lorsque nous avions franchi la clôture en bois de notre habitation, nous avions pu atteindre directement le cours-d’ eau du nom de « Ly tiwol ». Une appellation dont j’ignore vraiment l’étymologie.

Quelques mètres sur la colline, des petites routes étaient dessinées par la circulation piétonnière. Elles étaient parsemées de petites plantes herbacées appelées en poular ‘’Sangoumma’’. Non loin de là, on y aperçoit un éléphantesque baobab antique. Alourdis par nos effets, et ennuyés par la boue sous nos pieds, nous marchions peu lentement pour ne pas dire à pas de caméléon. Au fur et à mesure, nous sortions hors des clôtures où la route zigzaguait tel un serpent entre les différentes cases. Enfin, pour escalader les spacieux Bowes.

Deux grands Bowes nous restaient à gravir. Immense et presque sans limite, il fallait un courage monumental afin de grimper les collines et feinter les arbustes. Un voyage rude et inhabituel pour nous. Donc, il fallait sûrement se reposer, souffler un peu et obliger la nature. Fatigue oblige ! Nous étions lasses. Assieds à côté d’une petite nappe d’eau, nous essayons de contempler le paysage foutanien. Cet immense étendu de terrain inexploité qui regorge cette ressource capitale : le Ciment.

Mon frère et moi reprenions la route. Les deux grands Bowes nous attendaient toujours. Pas facile. Un parcours assez kilométrique pour un enfant de Conakry que j’étais. J’imagine ! Dans mon village, le marché s’effectue de façon hebdomadaire. Du district de Seriya à Sigon en passant par celui de Bandéah. Que ces personnes qui y font des allers retours hebdomadaires sont courageuses ! Sur ces deux grands Bowés, on y remarque de beaux paysages en direction de Sigon. Une sous-préfecture de Mali Yembering qui avoisine le Sénégal en passant par Manda. Là-bas, la route n’est vraiment pas praticable. Peu à peu, nous redescendions des Bowés pour rentrer dans le district de Bandéah.

De part et d’autres, les gros arbres planaient au-dessus de nous créant ainsi un ombrage confortable au repos. Nous continuons à avancer. C’est alors, avec cette lassitude qui nous avons franchi la porte en bois raccordée de grillage. Visiblement, les habitants de Bandéah sont hissés sur les grosses montagnes. D’autres, habitent sur les collines, à côté de leurs champs de plantation. A défaut d’avoir un fils à l’extérieur conscient qui jette un peu de frics, ils vivent la plupart de ces céréales et légumes vendus aux différents marchés hebdomadaires.

Sur le pas de la porte, un terrain parsemé de pierres, notre grand-maman émerveillée, nous accueillis avec vivacité. Peint par des déchets de bœufs, la maison avait la forme d’un quadrilatère aux cotés démesurés. Un petit « quatre carré » comme pourraient le dire d’autres. Un petit toit d’un mètre de pas nous séparait de la porte. Après une respectueuse salutation, on entre tête baissée puis on s’installe.

La nature s’assombrissait peu à peu, crépuscule nous tombait dessus. C’était un mois de Ramadan. Le moment était venu de charger le bidon vide vide tout la journée avec ce périple mecquois. Bouillies, tô…je préférais le riz…mais dommage.

Demain matin, nous reprenions la route de la maison.

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