Boké en mode touriste, des découvertes fabuleuses !
Au musée de Boké 1878. Credit photo: Mouslim Diallo |
De ces jours, je fais une escale touristique sur la ville de Boké située
à environ 30 km de Kamsar. Là, je découvre un monde inexploité, des vestiges
fabuleux. En groupe, nous visitons l’Institut supérieur des Mines et Géologie de Boké
et le muséum de Boké, un vieux bâtiment datant de 1878 où le français René
Caillé fut son passage. Cela marqua des traces d’où le nom « Rue
René Caillé ».
Commençons par la visite du musée de Boké
Sur les lieux, M. Koundouno est notre guide. Un spécialiste épris du
domaine, au langage intelligible. Il nous fait explorer le muséum. Aux alentours,
vous verrez des morceaux de murs indiquant par manuscrit le nom de Napoléon
Bonaparte, de René Caillé ainsi que leurs dates de passage. J’aperçois
la statue du résistant guinéen Samory Touré. De l’autre côté, on y observe un vieux fauteuil
argileux. Telle une galerie, des statues sont entreposées çà et là. Sous
l’instruction de M. Koundouno, nous rentrons à l’intérieur.
Au cœur de cette galerie, se trouvent des vestiges remarquables et très anciens.
Toujours aux pas du guide, son exposé est d’une clarté à jalouser. Il
s’exprimait de la façon la plus limpide. Son récit relatif à ces symboles préhistoriques
méconnus nous fascinent. Nous étions tous comme magnétisés.
Du côté gauche du couloir, je détecte en gros plan le portrait du père de
la révolution guinéenne : Sékou Touré. A côté de celui-ci, une
carte avec des traces sinueuses décrit géographiquement le fleuve Rio Nuñez.
Aiguillonnés, nous continuons notre exploration avec exultation.
Plus tard, nous effectuons une descente à la cave. Similaire à un bunker,
il y fait noir. Curieux, nous avançons à la hâte. Au fond, j’aperçois deux petites
portes à la taille presque d’un mètre et demi. Sombres et rétrécies : c’étaient
des anciennes prisons des esclaves noirs.
Petites prisons à Boké |
A écouter notre guide, ces propos d’une netteté
incontestable affirme que, ce sont des prisons où les noirs subissaient le
calvaire le plus absolu. Rossés, ils étaient renvoyés en Amérique dans des
conditions les plus hideuses pour des activités serviles. Les condamnés quant à
eux, y périssaient. Ces étroites cellules ténébreuses sont à la taille d’un
mètre et quelque. Les traits d’attaches de chaines y figurent toujours. Delà
une seule voie mène vers la sortie. Tout direct vers le quai d’embarquement du
fleuve côtier guinéen. Voulez-vous en savoir plus chers lecteurs ? On
continue.
En mode touriste, je veux en savoir autant que vous ? De ces prisons, s’évade une voie inclinée
et sinueuse de presque deux mètres de profondeur. Tel un fossé, la voie à un
drôle de nom qui attire l’attention du premier venu : le chemin sans
retour. Une vraie descente aux enfers dans une forêt herbacée. La fuite est
quasi impossible.
Les noirs y étaient traînés de force vers l’embarcadère. Nous continuons vers le
chemin sans retour. Hahaha ! En tout cas moi, j’espère me retourner chez
moi. Pas vous ?
Peu après, nous atteignons Rio Nuñez. Frappé par ces atrocités
qu’on subit le noir, je plonge dans mes imaginations. Arriver sur la rive après
une descente longue et accablante, nous passons un moment de répit et d’observation.
De l’autre côté, munis de leurs barques, deux jeunes faisaient le
transport vers l’autre rive. Mon état de conakryca jamais sur une pirogue m’oriente
vers ces jeunes. Rangeant mon appréhension de côté, j’envisage cette fois-ci de
naviguer sur ce fleuve. Je m’y lance avec enthousiasme. Pas de panique ! Je n’étais pas seul
sur la pirogue. Nombreux, elle chavirait légèrement sous le coup du poids. Pendant
que la pagaie frappe l’eau, nous nous éloignons de la rive.
Un vent humide souffle mon visage. Une acclimatation automatique. On
s’adapte. Comme assis sur une balançoire, les vagues d’eaux dodelinaient la
pirogue par-ci par-là. J’avais l’impression d’être dans une autre dimension. Je
voyais comme les arbres bougés de loin. Hallucination ! Un aller-retour
rapide. Nous revenons sains et sauf pendant que d’autres trouillards qui ont la
phobie de l’eau nous percent du regard sur le quai. C’était un moment épique.
Passage à l’institut supérieur des mines et géologie de Boké
Institut Supérieur des mines de Boké |
Fini la visite du musée. Direction l’institut de Boké. Le scintillement
du soleil de midi commence à décourager. Mais dans la peau d’un touriste
curieux, le découragement n’avait pas sa place. L’aventure n’est pas encore
terminée. Après quelques traversées, nous sommes à l’institut supérieur des
mines et de géologie de Boké.
Le constat est alarmant. Je ne veux tout de même pas effarer mes amis
étudiants-en mine et géologie-désirant y venir pour se former, mais j’ai été
absolument sidéré. Avec un soleil au degré élevé, nous n’avons pas pu nous y
attarder trop.
Telle une école, le milieu n’inspire pas du tout confiance. Il est loin
d’être digne d’un institut de mines. Quoique sans tarder, je reste sans
commentaire et j’en passe. Mais, il faut toujours visiter les lieux avant
de s’y installer au risque d’être surpris. Pour l’équivalence, visiter toujours
le marigot au risque d’être pris par surprise par un caïman en traversant.
La journée fut plutôt géniale. Ensuite, j’ai pris la direction de ma chère
capitale Conakry. Mes chers lecteurs, l’aventure s’arrête là.
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