Le quotidien du jeune guinéen, flemmardise ou football ?
CR7 & Messi. |
Toute cette discussion frivole déboule autour de l’habituelle marmite « Attayah » stimulée par un enchaînement de musique dont on ne sait décortiquer vraiment le sens.
Ma jeunesse n’est-elle pas flemmarde ? C’est le moins qu’on
puisse dire
! Elle s’enlise à la fois dans la musique, la danse, les jeux de hasards, les stupéfiants et les night-clubs…
Et pourtant par son dynamisme, elle est le relais, le socle d’expansion d’une merveilleuse Guinée de demain. N’est-ce pas une désolation ! Parlons de ce jeune.
! Elle s’enlise à la fois dans la musique, la danse, les jeux de hasards, les stupéfiants et les night-clubs…
Et pourtant par son dynamisme, elle est le relais, le socle d’expansion d’une merveilleuse Guinée de demain. N’est-ce pas une désolation ! Parlons de ce jeune.
Au petit matin, au moment où le soleil scintille à l’horizon. Il sort
de son sommeil cauchemardeux la tête lourde, la bouche recouverte de salives,
la mine écarlate. Pouf ! Il se douche et pique le petit déjeuner avec un
pain sec rempli de haricots noirs. Oh ! N’est-il pas 9h, il va
naturellement écouter les Grandes Gueules. Des écouteurs aux oreilles,
il sort rejoindre ses potes dans la cabane (le ghetto…°).
Sans blague ! C’est un monde connu du public où il est difficile
de s’évader. Un lieu de bavardages, de cacophonies où les marmites de thé
rivalisent sur les petits fourneaux. D’un moment à l’autre, les controverses
débutent, football en primo, politique en secundo…
•
Man on a gagné
hier soir ! Messi a fait un triplé. C’est un génie. L’autre
rétorque : Non c’était purement de la chance. Tu verras notre match, CR7
marquera plus de buts…
Simultanément, le père de famille fauché jusqu’au coup, en lacune
de dépenses s’enfuit subitement le matin pour se dérober à la vue des enfants. Une
dérobade du « vieux père »
devant ses responsabilités. Eh bien, il rejoint son endroit favori : les
kiosques de café noir où jeux de hasard règnent en maître. A commencer par le PMU
(je parie que vous allez perdre), le Guinée Games (million
wanwaran)…
Dès l’instant, il se tape une demi-tasse de café noir. Eh oui ! Tout
est à demi dans ces bars. Rien de complet. Il y passe presque toute la journée
en combinant des probabilités numériques sur les jeux. Rare qu’il amasse
quelque fortune. Toute la dépense y passe.
Le soir affamé, il reprend la direction de la maison pour guetter. Madame
a-t-elle fini sa cuisine ? Triste réalité que traverse la plupart des
pères de famille de ma Guinée.
De son côté, Madame se démerde très tôt pour chercher quoi mettre au
feu. Le mari ne s’acquittant plus de son obligation, la femme est obligée
d’aller cueillir des poissons au port de Bonfi ou de Kaloum. Additionner
de quelques condiments, elle en revend à bon prix. Une manière commode de se
procurer de quoi passé la journée atroce. Cruels certains hommes ! Une
situation fâcheuse dont ordinairement sont victimes les femmes à Conakry.
En outre, au jeune homme, finissant ses babillages autour de la casserole
de thé où « show blanc »
et « Show bleu » se font
un concours d’alternance. Je ne parle pas du nom « Sow » au
risque de me faire reprocher. Il débarque retrouver le manger durement préparé
par Maman. Un riz caduc importé de Bengladesh ou je ne sais d’où
(puisqu’incapable jusque-là de produire ce que nous consommons). Dur, cassant et bien huilé, il gobe cela rapidly
et reprend la tangente sans dire merci à Maman. Une salle habitude orgueilleuse
qu’ont certains jeunes vis-à-vis de leurs parents. Dommage ! Ce riz risque
fort bien de causer lors du passage dans son estomac et son duodénum de
véritables problèmes diarrhéiques et intestinaux. C’est dire qu’avec la misère,
on ne cherche plus ce dont l’organisme a
besoin (vitamines, sels minéraux, énergies…). L’important, c’est de remplir le gros
ventre quoi qu’il en soit. C’est similaire à gonfler naturellement un ballon.
Le soir à 16h, direction le terrain ! A l’évidence, quand vous
sillonnez les rues de Conakry vous vous rendrez compte combien de fois cette
jeunesse guinéenne chérit le ballon rond. C’est sa passion. Voyant cela, je
puis considérer ma Guinée sans aucun doute comme étant : « le Brésil de l’Afrique ». Eh oui ! Ils jouent
du matin au soir.
Le classico
Barcelone-Real Madrid reste inénarrable. Tant l’enthousiasme est
palpable. Dans la soirée, les vidéoclubs sont inondés. Les amateurs du foot s’y
agglutinent en masse. L’atmosphère à l’intérieur est irrespirable et inaudible
tant par les acclamations chaudes lorsque les stars défoncent les filets. Un
moment pour le gérant d’amasser quelques francs.
Sur la même
lancée, une occasion appropriée pour moi de dire que le ministère en charge du
sport doit se grouiller pour prêter main forte à ces jeunes footballeurs
talentueux car j’en connais beaucoup, bon nombre d’entre eux croupissent dans
le désespoir, devenant ainsi accros et indécrottables aux chanvres indiens, aux
tabacs…Donc revenons à nos mots et tons.
C’est manifestement pendant les weekends qu’il devient dangereux. Fringué
en mode X, il retrouve ses potes. Drôlement attifés, ils se dégotent une
caisse par n’importe quel moyen. Ils prennent la direction des night-clubs (Crisber
peut être…) où d’autres
armadas de jeunes s’affolent et dandinent à l’exemple d’une personne piquée par
les fourmis. Danses, boissons alcooliques et prostitutions ne sont exempts.
Après le tralala, direction le retour. Tout le groupe y compris les filles s’assemble
dans la bagnole. Musique à fond, le driver ivre, ce dernier roule à la manière
du TGV. Fumants et buvants, ils s’en foutent et c’est the life !
C’est dans cette optique qu’on recueille le lendemain dans nos
transistors, un accident est survenu sur la route (le prince, l’autoroute …) la veille. Des jeunes revenants d’une boite
de nuit se sont écrasés dans un faussé. Aucun survivant ! Tous, des jeunes
à la fleur de l’âge. L’un, fils d’un imam, l’autre d’un prof ou d’un ministre…
Commentaires
Enregistrer un commentaire