Éducation : Un modèle d'étudiant...

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Crédit photo: Mamadou Mouslim Diallo. Dans une salle de classe

« L’étudiant guinéen ! ». Au lever du soleil, il se lève rarement aux aurores. A ce moment précis, Conakry s’illumine par la lueur du soleil. S’arrachant de son sommeil terrible, il fait son tralala « toilette... », prend sa bouffe, récupère une somme d’argent des mains des parents pour filer à la fac "université". Bien fringué à la manière de Lill Wayne, il y débarque avec son caractère présomptueux. Qu’opte-t-il d’ailleurs comme domaine d’étude ? Probablement la sociologie, le Droit des affaires etc, ou peut être un amateur des branches techniques.
Retardataire qu’il est, il est sans complexe à ne pas saluer ses camarades de salle. Une place au fond de la salle pour se dérober aux questions fastidieuses de son professeur, c’est tout ce qu’il cherche. Ce coin de renommé est appelé " Colomby ", très connu par la multiplicité et l’excellence du bavardage.
Avec un espace dégagé, il a une vision globale de tout ce qui se trame dans la salle. Complice des fainéants, il entame des causeries futiles de préférence à l’explication du prof. Souvent, tu entends : « Monsieur, laissons comme ça, on a trop écrit. Il est l’heure, rentrons. » Une fainéantise qui ravage bon nombre d'étudiants dans les établissements d'enseignement supérieur. Cela d'ailleurs contamine ceux qui semblent peu courageux.
Les institutions d’enseignement supérieur sont devenues pour certains des lieux de détente et de passe-temps. Extorquer du fric à papa et à maman pour faire du prestige devant ses amis. Un look à la mode, godasses et des jeans délavés et déchirés à certains endroit sont les bienvenus. Rien à voir avec un style étudiant. A l’américain quoi ! 
Parallèlement, les restos avoisinants ces institutions ne manquent pas de clients. C’est devenu un deuxième lieu d'étude où cette fois-ci, on ne parle pas de l'informatique, ni du journalisme ou de l'économie...mais plutôt des questions du genre " Tu as combien dans la poche ou t'as écouté le dernier son de X". A cela s'ajoute, un lancement de regard de part et d'autres entre filles et garçons. Là, on apprend les techniques de dragues, beaucoup y passent en longueur de journée.
Avec cette attitude, rares sont ceux qui rallient directement les facs. La barre de l’insouciance est au summum. C’est une réalité. De part et d’autres, une prise de conscience est nécessaire avec ce système LMD instauré.
Pendant que certaines ONG parlent de la scolarisation des jeunes filles pour une éducation de qualité, la plupart d’entre elles ne s’adonnent pas vraiment aux études. Seulement quelques unes. Elles partent le plus souvent avec un look dérangeant, suscitant le regard et l’attention sur elles. Une attitude troublante et indigne vis à vis de la société dont personne -famille, Etat- ne remédie.
Par ailleurs, je vois une fille qui s'est embelli le visage par des produits cosmétiques, munie de son petit sac, elle passe (koroboti-koroboti) à la manière d’une miss qui a raflé une compétition internationale. Quelques temps ayant du temps avec ses ami(e)s, elle fait une prise des photos à publier pour ses fans de Facebook : "Allons au resto". L'heure de retrouver d'autres jeunes garçons -fumeurs- qui matent les jeunes filles de passage.
A 18H, il se retourne tranquillement à la maison feignant d’être le meilleur étudiant du monde. Véritable problème au sein des universités guinéennes. Un changement est nécessaire vous ne croyez pas ?

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