Récit d'un voyage ennuyeux...

Voyage vers Sigon, tradition, récit ennuyeux Mali yembering
Route de Conakry. Crédit photo : Mouslim Diallo
Ces bribes d’impressions qui rôdaient dans ma tête étaient tout simplement un passé revisité. A commencer par ces voyages ennuyeux entre Conakry et mon village séparé approximativement de 540 km. La géographie du milieu reste décevante pour celui qui aspire à un voyage confortable. Accidentée, elle ne rend pas aisé le périple. Il faut le dire ainsi. 

J'entamais souvent mon voyage dans l'euphorie. Je me préparais conséquemment. Mais ne dit-on pas que l'homme propose Dieu dispose ? Pas comme je le souhaite, je me retrouve avec amertume calé entre différents passagers corpulents dans notre véhicule 505.
Alors quoi de mieux fuir le temps que de contempler la nature dans la nuit noire. Je n’y voyais presque rien hormis de grosses montagnes ceinturées d’espaces herbacés. C’est l’occasion pour moi de rappeler que tous mes voyages se passaient presque durant la nuit. Quittant Conakry dans le crépuscule, j’atterris le lendemain soir à Sigon. 

Tout comme un pèlerinage, le voyage paraissait interminable. Ceux qui rallient la haute Guinée, vers Siguiri  ou Kankan savent de quoi je parle. Il faut passer toute une nuit à escalader les montagnes. Cloué entre les sièges du véhicule, pas moins de trop bouger. Cela n’enchante pas vraiment, surtout quand tu es privé d'une place de choix. Par intermittence, nous faisons des escales pour se relaxer et souffler un peu.
L’escale que nous effectuons sur la route de Linsan à « Taama Gali » est une de mes préférences. Elle reste épique, vous comprendrez pourquoi. Durant une trentaine de minutes sur place, nous faisons une pause de dégustation. Ce qui était agréable d’autant plus qu’on se dégourdissait les jambes avant de siroter un café au lait chaud et très sucré. Je n'oublie pas le gros pain garni de Corned Boeuf qui vient en accompagnement. L’unique moment plus agréable du voyage avant de s’enfoncer encore dans la nuit noire.
Je retrouve la ville urbaine de Labé au frisquet. Là, le climat foutanien se fait déjà ressentir. Plus ou  moins différent de celui Conakry mais…

A Labé de similitude, on assiste à une ambiance analogue à celle de Conakry. C’est une ville avant tout ! Des vas-et-vient dans les gares routières, des bisbilles entre chauffeurs et apprentis, la circulation des femmes à moto en direction des marchés, des marchands ambulants et des boutiques ouvertes en quête de clients…Je ne vous dit rien ! En fait, nous y passons des heures avant de reprendre la route de la Dame du Mali.

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