Plongé entre modernité et tradition (...s'imprégner des valeurs culturelles du Fouta)
Crédit Photo: Foutapedia.org |
Jamais
mon état de citadin, ou plutôt mes conditions d’études, ne m’a permis de fouler
profondément ma terre natale : Sigon, un village relevant de la préfecture de Mali Yembering dans la région de Labé (Moyenne-Guinée). Eh oui, le
sigonnais que je suis débarque à Conakry à bas âge pour
ébaucher un long cursus scolaire et coranique. Ce cursus ne semble jusque-là
pas interrompu.
C’est
évident que la situation citadine que je vie n’est pas si lugubre et inculte,
nonobstant que cela en réalité prive les jeunes d’un grand avantage, pas que
moi seul : s’imbiber des valeurs ancestrales, la culture et
l’expérience au côté des sages du village. Ne dit-on pas que « ce que le
vieux voit assis, le jeune ne le voit pas debout» ? — proverbe malien.
A
toujours convoiter le standing amélioré et la bonne ambiance qui règne dans la
capitale, Conakry reste comme un aimant qui attire un flux de monde en dépit de
son calvaire chronique matérialisé entre autres par la galère, les
embouteillages et la cherté de la vie.
Dans mes souvenances puériles, j’étais angoissé de me rendre au village. Y mettre les pieds ne m’enchantait guère ou me réjouissait très rarement. Est-ce à cause de ma méconnaissance du monde vivant là-bas ? Beaucoup de personnes me connaissaient, moi au contraire. Est-ce la phobie du voyage ou de petites maladies que je piquais habituellement à cause du froid ?
Dans mes souvenances puériles, j’étais angoissé de me rendre au village. Y mettre les pieds ne m’enchantait guère ou me réjouissait très rarement. Est-ce à cause de ma méconnaissance du monde vivant là-bas ? Beaucoup de personnes me connaissaient, moi au contraire. Est-ce la phobie du voyage ou de petites maladies que je piquais habituellement à cause du froid ?
J’avais
une appréhension à cet égard d’autant plus que je ne supportais pas le froid.
Je préférais plutôt la chaleur et les moustiques de Conakry au lieu de cette fraicheur
sous le pied de la Dame du Mali.
Aujourd’hui,
j’ai un état d’esprit qui n’est pas pareil, qui est d’une tout autre nature.
J’ai subi une mutation ; pas génétique, mais comportementale. Ces temps-ci,
l’envie me presse de relativiser les choses. Conakry a toujours été un
tremplin. Mais changer d’air, revivre quelques moments dans cette vaste savane
foutanienne ne me fera pas de mal, au contraire c’est un bon moyen de se vider
la tête et respirer un bon coup. C’est tout ce à quoi j’aspire de temps en
temps.
Ceci
dit, je suis soudain tenté d’apprécier l’air humide et frisquet de mon Fouta,
goûter au lait frais des bovins chaque matin en provenance de mon élevage, participer à la chasse aux oiseaux malgré ma maladresse…
J’aspire des fois à récoler les morceaux (les morceaux peut être perdus à
jamais), de me submerger de cultures foutaniennes même si je sais que Conakry ne
veut pas me lâcher.
Dans
mes souvenirs, les grandes vacances passées à Sigon m’ont
permis de comprendre quelque peu les réalités du Fouta. Bien que n'étant pas
villageois, je m’y rendais après des années d’études très ardues. Très
jeune (je le suis encore :p), je n’étais pas enthousiasmé par le sens de
l’observation, par l’examen minutieux des activités de mes amis villageois. Il
n’était pas un aspect auquel j’avais en tête. Quelque peu renfermé, mon
imagination créatrice manquait de stimulants. Mais tout de même, telle une RAM d’un PC, on garde toujours en Flash certains souvenirs.
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